Dropshipping

Non, le dropshipping n’est pas forcément synonyme d’arnaque !

Le système de e-commerce en « dropshipping » (ou dropshipment) est souvent considéré comme une arnaque pratiquée à grande échelle sur le net.

Or il faut bien comprendre que ce n’est pas le système qui est en cause, mais l’utilisation qu’en font certains. C’est un peu comme si l’on prétendait que le service postal est une arnaque sous prétexte que quelques escrocs l’utilisent pour envoyer des courriers douteux.

Ou encore que la Presse dans son ensemble est une arnaque parce que certains y glissent parfois des publicités mensongères. Le dropshipping est un outil de gestion, sans plus, et ce n’est pas de son fait si quelques indélicats l’utilisent à mauvais escient. Nous allons donc expliquer clairement en quoi ce système consiste.

Le principe du dropshipping

Le dropshipping existait bien avant internet. Il permettait à des grossistes ou à des distributeurs d’obtenir de leurs fournisseurs qu’ils expédient la marchandise directement à leurs clients.

Ainsi, ils réalisaient d’importantes économies sur le transport et sur les frais de stockage. Et si par chance le client payait plus rapidement qu’eux-mêmes ne réglaient leur fournisseur, alors ils évitaient du même coup d’avoir à effectuer des avances de trésorerie. C’était donc un mode de gestion gagnant-gagnant où tout le monde trouvait son compte, y compris le client final puisque les délais s’en trouvaient raccourcis.

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Les limites du dropshipping

Le Dropshipping se pratiquait généralement sur des volumes importants et le plus souvent à l’international. De plus, le système était basé sur la confiance. En effet, la marchandise ne passant plus par ses entrepôts, le distributeur n’avait aucun moyen de vérifier si celle-ci était bien conforme à sa commande initiale. Et en cas de contestation de la part du client (par exemple pour une quantité manquante ou un colis écrasé), c’était sa parole contre celle du fournisseur. Les litiges de ce type n’étaient pas faciles à démêler, mais fort heureusement ils étaient très rares.

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L’autre danger qui pouvait survenir était qu’un accord tacite s’établisse entre le client et le fournisseur, décidant tous deux de court-circuiter leur intermédiaire commun. La chose n’était pas très fair-play, car c’était quand même l’intermédiaire qui le premier avait su démarcher le client ! Mais l’indélicatesse était parfois punie, car le client pouvait se trouver confronté à des problèmes inattendus, surtout lorsqu’il s’agissait de commerce international alors que tous les états européens étaient encore bardés de frontières. Car à l’époque, l’import était un métier à part entière !

L’opportunité du dropshipping du moment

Aujourd’hui, avec l’avènement d’internet et du commerce dit « en ligne », également appelé « e-commerce », l’opportunité du dropshipping est véritablement à saisir. Ainsi il suffit d’ouvrir une boutique virtuelle sur des sites marchands tels que eBay par exemple, de solliciter vos clients grâce à un catalogue numérique très bien fourni, et de ne passer commande à votre fournisseur que lorsque le client aura réglé la sienne. Et s’il a accepté le système du dropshipping, ce fournisseur se chargera ensuite de livrer votre client directement sans vous importer le moins du monde. La chose est aisée et, grâce à la magie du net, vous pouvez gérer le tout depuis le clavier de votre ordinateur !

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Le problème est que cette méthode n’est plus pratiquée par de grosses entreprises ayant pignon sur rue, mais par de simples particuliers qui n’offrent que peu de garanties. Et les fournisseurs eux-mêmes – parfois nichés au fin fond de quelques pays asiatique – sont difficilement maîtrisables. La tentation de vendre ainsi n’importe quoi n’importe comment peut être grande…

De plus, la difficulté pour les dropshippers amateurs est de trouver des fournisseurs qui acceptent de jouer le jeu et de livrer au coup par coup. Car il est plus simple pour un fabricant ou un exportateur d’expédier des palettes entières, à charge ensuite au réceptionnaire de répartir la marchandise entre ses divers clients, plutôt que livrer en direct au détail. Car dans ce cas le fabricant devient détaillant, et rares sont les entreprises qui acceptent de telles contraintes.

Mais il ne faut pas tomber dans les généralités et certains dropshippers ont à cœur de bien faire le travail. Certaines structures, telle BeGlobal aux États-Unis, proposent une aide au dropshipment en proposant à leurs affiliés des listes de fournisseurs locaux sérieux et en organisant eux-mêmes les livraisons. Dans ce cas la confiance est de mise.

En conclusion, pour palier tout risque de dérapage, la seule solution serait non pas d’interdire la méthode du dropshipment de façon arbitraire, mais plutôt de la réglementer sérieusement en en faisant une profession à part entière. On pourrait ainsi imaginer une « chartre du dropshipper », nantie d’un logo, qui permettrait aux internautes de faire leurs achats en toute sécurité.

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Julien Delarche

Philosophe de formation, journaliste de profession. Mes thématiques de prédilection : Finance, économie, retraite et investissement.

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